Mes Aieux au Grand Théâtre de Québec, 2008

Publié le 23 décembre 2008 à 05h00 | Mis à jour le 23 décembre 2008 à 05h00
Mes Aïeux au Grand Théâtre: «Regénérations»
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Mes Aïeux au Grand Théâtre: «Regénérations»


Malgré un départ lent, le spectacle d'hier soir nous a donné l'irrésistible envie de danser, de rire, de retrouver un peu de folie.

Le Soleil, Martin Martel


Valérie Lesage
Le Soleil
(Québec) Fatigués du magasinage de Noël et de la routine métro-boulot-dodo? Mes Aïeux avait lundi soir son petit remède miracle pour nous remettre «sur le piton» et «regénérer» en nous l'esprit de la fête!

Costards à la Beatles et cravates oranges; bijoux assortis pour la belle du groupe, Mes Aïeux a offert le premier de deux concerts festifs au Grand Théâtre de Québec, devant une salle Louis-Fréchette remplie d'un public âgé de 7 à 77 ans.

Les attentes (les miennes du moins) étaient élevées après le concert mémorable offert par le groupe sur les plaines d'Abraham au Festival d'été en juillet. Aussi, ai-je eu l'impression que le spectacle de lundi soir tardait à décoller. Était-ce la foule tranquille ou était-ce plutôt l'enchaînement des chansons qui empêchait un réel envol? Probablement un peu des deux.

Mes Aïeux nous a emmenés sous terre pour commencer, dans un décor et des bruits qui évoquaient le métro de Montréal. Bienvenue sur La ligne orange, où nous ne som mes pas restés longtemps car il fallait tout de suite se rendre à Notre-Dame-du-Bon-Conseil avant de danser la danse du Déni de l'évidence.

C'est dans la chapelle du virtuel que le party a commencé à lever, quand le guitariste Éric Desranleau a introduit Prière cathodique avec un «Prions le serveur» pour tous les produits de consommation, les amours virtuelles et les opinions gratuites offertes sur Internet. C'était vraiment tordant, mais l'ambiance est retombée un peu dans une trop longue présentation pour la chanson suivante.

Deuxième décollage avec La corrida de la Corriveau : là, on est montés au ciel, avec l'impression d'être devant un vrai groupe, où la contribution de chacun rend l'assaisonement parfait. Il fallait voir le duo de cuivres dialoguer sur scène, laisser ensuite la place au violon et puis au chant flamenco de Desranleau, vibrant d'émotion. Wow!

Malheureusement, La grande déclaration, belle chanson d'amour à double sens, est tombée un peu à plat par la suite; la sensibilité qui l'habite s'est perdue quelque part dans l'humour.

Après une première partie en vagues, Mes Aïeux nous a entraînés dans une ligne ascendante. Dégénérations s'est amorcée à la guitare électrique, la foule s'est levée et elle est restée debout jusqu'à la fin, tapant des mains et des pieds, chantant avec le sourire les Mononcle Prémi et Remède miracle du répertoire de nos jeunes aïeux.

Voilà l'ambiance de fête avec laquelle je souhaitais renouer. La complicité du groupe était au rendez-vous, le plaisir de jouer aussi. La musique, faite d'hier et d'aujourd'hui, d'une tasse d'ici et d'un soupçon d'ailleurs, nous a donné l'irrésistible envie de danser, de rire, de retrouver un peu de folie.

Mes Aïeux
Sur les rails

Allez cliquez sur la photo dans l'article sur le site ci-haut... la photo est gigantesque !



ARTICLE - 25 décembre 2008
Mélissa Proulx


Éric Desranleau: "On a comme groupe fétiche Genesis - à l'époque de Peter Gabriel, très important de le mentionner -, donc le trip des costumes aussi peut venir de là".
photo: Laurence Labat
Mes Aïeux prennent siège dans la cabine de conduite du métro pour transporter La Ligne orange dans différentes stations du Québec.

Les membres de Mes Aïeux ne font pas les choses à moitié. En plus d'avoir reçu la certification carboneutre de Planetair pour la tournée La Ligne orange, ils ont rodé leur spectacle dans une salle louée pour parfaire la mise en scène et les éclairages, au même titre qu'un humoriste ou qu'une troupe de théâtre. Théâtre. Ce mot rime aussi bien avec la bande des sept que les termes folklore ou musique... "Quand tu travailles avec des comédiens, c'est normal, note l'aîné de la bande, Éric Desranleau. Tous les membres ont une attirance vers le théâtre, le jeu. On a comme groupe fétiche Genesis - à l'époque de Peter Gabriel, très important de le mentionner -, donc le trip des costumes aussi peut venir de là."
Mes Aïeux ont effectivement troqué leurs costumes de diable, de curé, d'ange et autres personnages de la chasse-galerie pour arborer un look beatlesque avec cravates fines et complets moulants. "On a toujours envie de changer de look à chaque tournée. On a décidé d'utiliser un costume plus sobre pour plus d'unicité. Mon pôpa a fait partie des Habits jaunes, un des nombreux groupes yéyé des années 60 pour qui le look était pas mal important. Enfin, je nous trouve pas mal cute!" s'esclaffe celui qui flirte maintenant avec le banjo et la mandoline, en plus de la guitare et de la basse dans la présente tournée.

Leur récente galette - écoulée à plus de 35 000 copies et certifiée d'or - grouille de lieux mythiques, de personnages plus grands que nature, de légendes urbaines et futuristes et de chansons ludico-humoristiques... Cela se traduit sur scène par de croustillantes interprétations. "Il y a des "entre-tounes" de placées comme si c'était une pièce de théâtre, mais c'est un canevas dans lequel on se permet d'improviser", relate Éric qui se garde bien d'en révéler trop, mais qui assure que oui, des mises en place farfelues ont été prévues pour les pièces Antonio, Le Stade et La Basse-cour et que oui, Dégénérations "revisitée" figure sur leur set list. Valise à la main, les sept troubadours prennent ainsi le chemin de la tournée dans leur métro - dont la ligne est évoquée sur scène -, à la conquête des contrées québécoises jusqu'à l'été 2009. Ils enfoncent à pleins gaz pour le temps des Fêtes en renouant, après deux ans d'absence, avec la tradition qui les faisait s'arrêter au Métropolis pour les dernières veillées de l'année.